lundi 14 janvier 2013

Lire l'Afrique

Je crois qu'il était temps que je parle de livres pour enfants.

   Pour son anniversaire, Traîne-bûche a reçu deux livres en rapport avec l'Afrique. Nous les avons lus et relus et l'envie m'a pris de vous en parler. Vous le verrez, ils ne se ressemblent pas du tout : ni dans l'écriture ni dans les dessins. Ce sont deux styles complètement différents. Les voici :

Pourquoi la girafe a un long cou 

(je passe sur la couverture légèrement surchargée)

   Ce livre relate un conte africain qui explique pourquoi la girafe, qui au départ était petite et trapue, a fini par avoir de longues jambes, un très long cou et une allure si élancée. Il s'agit de l'adaptation papier d'un dessin animé diffusé sur France 5. Ce livre fait donc partie de la série "Les Contes de Tinga Tinga" ("qui puisent leurs origines dans l'art et les histoires d'Afrique...") qui comporte d'autres titres : Pourquoi le caméléon change de couleur, Pourquoi le lion rugit, Pourquoi l'éléphant a une trompe...
   Les couleurs sont vives et les animaux très stylisés. L'histoire est simple :

La girafe est petite et trapue.

Un jour qu'elle a mal au ventre, le lion lui conseille de manger du miel pour aller mieux.
Elle plonge la tête à l'intérieur d'un arbre pour y lécher le miel.
Mais malheur : elle reste coincée et ne peut plus sortir !
Alors les autres animaux décident de lui tirer les pattes.

Lui tirer les pattes ne l'a pas sortie d'affaires,
mais la girafe a à présent de longues jambes.
Elle rencontre un caméléon avec qui elle sympathise.
Puis les animaux ont une autre idée : tirer l'arbre.

Ça ne marche pas mieux et maintenant le cou de la girafe est long.
 Il le devient d'ailleurs de plus en plus au fur et à mesure
que l'arbre pousse et qu'elle reste coincée.
Enfin, après trois saisons entières, la girafe, à présent longue et fine,
réussit à sortir la tête de l'arbre.

   Les enfants aiment beaucoup cette histoire : ils comprennent que ce n'est pas tout à fait vrai mais approuvent cette explication :-) Ils m'ont aussi dit plusieurs fois qu'ils aimaient beaucoup les dessins. Ce qui leur plait aussi : le fait que la girafe ne soit pas malheureuse pour un sou d'être coincée dans l'arbre ; au contraire, ainsi elle peut se régaler de bon miel ! 
   Ce livre nous a aussi permis de découvrir un nouveau jeu : "Dans ma calebasse..." Le principe est bien connu et comme deux images seront plus claires que toutes mes explications... 



   Depuis que nous avons lu ce livre, Cacahuète me demande souvent de jouer à ce jeu. Ce que j'accepte avec plaisir : nous rigolons bien (à mettre n'importe quoi dans notre calebasse imaginaire) et en plus cela fait travailler la mémoire. La girafe et le caméléon y jouent tout au long du livre, pour passer le temps.
   Enfin, toujours à propos de ce livre, un petit plus à noter : "En achetant ce livre, vous contribuez à alimenter le fond de l'association des Contes de Tinga Tinga. Celle-ci oeuvre au dévellopement de l'alphabétisation en Afrique de l'Est en offrant des livres à un programme d'éducation. Ce programme forme des enseignants chargés d'apprendre à lire et à écrire aux jeunes enfants."  Une autre bonne raison de l'acheter donc !
   Et voici trois liens intéressants en rapport avec ce livre :  
  • un article sur ces contes
  • la page youtube des dessins animés, pour voir quelques extraits
  • les livres et les DVDs sur amazon.fr

Épaminondas


   Ce livre est mon dernier coup de cœur ! Certes, il est un peu long, mais les enfants le suivent avec beaucoup d'intérêt. Au delà de l'histoire, ce livre est aussi une façon de découvrir le mode de vie des enfants en Afrique. Tous les enfants du Monde ne dorment pas dans un lit, ils n'ont pas tous l'eau courante, ils ne mangeant pas comme nous...Les dessins sont réalistes et vont à l'essentiel. Voici quelques pages : 




   C'est l'histoire d'Épaminondas, un petit garçon très serviable qui toutes les semaines se rend dans un village voisin afin de remplir d'eau les jarres de sa marraine. Pour le remercier, chaque semaine, elle lui offre un petit présent : un gâteau à la noix de coco, du beurre, un petit chien...L'histoire repose sur la façon de transporter ces présents. 
   Il porte le gâteau dans ses mains et le sert si fort que lorsqu'il arrive chez lui, sa maman se désole de ne trouver que des miettes. Elle lui explique qu'il fallait porter ce gâteau enveloppé dans du papier fin et posé sur la tête sous le chapeau. Alors la semaine suivante, quand sa marraine lui offre un morceau de beurre, Épaminondas, croyant bien faire, le met sur sa tête dans un papier : évidemment le beurre lui coule dessus. Sa mère lui explique alors comment porter le beurre. Mais la semaine suivante, sa marraine lui offre un chien, qu'Épaminondas porte comme il aurait dû porter le beurre. Et ainsi de suite. Ce petit garçon est très attachant car il est très serviable, un peu naïf et se trompe toujours alors qu'à chaque fois il croit bien faire. Ne comprenant plus pourquoi il se fait sans cesse gronder par sa maman, il décide d'aller consulter le sorcier du village. Ce dernier,  sans grand discours, lui donne la réponse : ne jamais obéir sans réfléchir.


   Traîne-bûche a un peu de mal à rester jusqu'à la fin si je lis toutes les écritures (car il y en a beaucoup) mais la construction de l'histoire capte leur attention et les fait rire. Il y a forcément un peu d'Épaminondas dans chaque enfant. Et encore une fois, l'histoire permet (sans "leçon") de découvrir un pays -un continent- et de se familiariser avec un mode de vie qui n'est pas le nôtre.
   Surtout, j'aime cette fin en accord avec les principes montessoriens et les méthodes d'éducation dites non-violente : l'important ce n'est pas de faire ce que papa et maman ont dit, c'est de comprendre pourquoi et comment on doit le faire (ou pas). Ne pas suivre aveuglément. Apprendre à réfléchir par soi-même. Apprendre à faire seul.

Et pour en revenir aux livres pour enfants, et bien...qu'ais-je d'autre à dire ?

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