vendredi 21 décembre 2012

Frohe Weihnachten

Je crois que c'est bientôt Noël.

   En ce moment, Traîne-bûche aime beaucoup "remplir" ses feuilles. A chaque fois que nous finissons une activité utilisant la peinture (en ce moment la fabrication de petites décorations pour Noël) il va chercher une feuille et c'est parti ! Il peint entièrement une ou deux feuilles en ne laissant aucun espace blanc.

Dernières petites décorations pour Noël
 (en train de sécher)
 
Les tableaux de Traîne-bûche
  
   J'aime le voir se concentrer, avec sa petite bouille toute sérieuse, et tremper son pinceau dans la couleur, l'étaler sur la feuille, reprendre de la couleur...Il met un point d'honneur à ne pas laisser d'espace vide, c'est le défi du moment ! Il aime aussi privilégier une couleur pour chaque feuille. Et découvrir ainsi qu'en mélangeant les couleurs, on en obtient de nouvelles. Il adorait voir le rouge se transformer en rose. Le résultat final est plutôt sympa, surtout lorsque l'on met toutes ses peintures les unes à côtés des autres.

   Et sinon, comme tout le monde, nous avons fait le sapin, prévu le menu, emballé les cadeaux...(enfin pas encore mais nous n'allons pas tarder :-) Et, encore une fois cette année, je me demande si c'est une bonne idée de "mentir" ainsi à propos du Père Noël. Ma route n'a jamais croisé celle de quelqu'un me disant qu'il aurait préféré savoir la vérité, et moi-même je n'ai pas était "traumatisée" d'apprendre la vérité (je ne m'en souviens même plus, visiblement c'était lors de mon premier jour de CP) mais ça ne m'empêche pas de me dire que comme les adultes, les enfants sont capables de croire au Père Noël, tout en sachant qu'il n'existe pas. Mais je n'y arrive pas. Je rentre malgré tout (malgré moi ?) dans le moule en faisant croire à mes enfants que lorsqu'ils dorment, Petit Papa Noël va descendre du ciel et leur apporter des cadeaux. Et comme autour de moi personne ne (re)met en cause cette tradition...Pourtant lorsque les enfants sont grands, on fête toujours Noël, on offre toujours des cadeaux, sans avoir besoin d'utiliser un vieux papy improbable !
   Quand ma Cacahuète me pose des questions, je me dis que vraiment, je devrais lui dire la vérité, car je m'entends mentir et cela ne va pas du tout ! (exemples : "Mais dans les pays chauds il a pas trop chaud avec son gros manteau ?" ou encore : "Mais s'il n'y a pas de cheminée et que l'on ferme tout à clé, comment il rentre chez nous le Père Noël ?") J'aimerais pouvoir écrire cette lettre (du blog Petit Homme, une lettre que j'ai trouvé vraiment, vraiment jolie) l'écrire et la mettre en pratique. Accepter de dire à mes enfants que le Père Noël n'existe pas "pour de vrai", en gardant toute la magie de Noël. J'aimerais d'autant plus que les fêtes de Noël m'exaspèrent un peu (le côté ultra-consommation, le Monde qui s'arrête de tourner, etc.). Bref ! Ne pas dire aux enfants : Le Père Noël n'existe pas mais Il n'y a pas de gros papy barbu habillé en rouge qui va venir chez nous.
   Et pour désacraliser un peu le Père Noël, vous pouvez faire un petit tour sur le blog L'art de rien. Ils ont fait une série de photomontages qui a pour thème "Que fait le Père Noël après sa tournée ?" C'est plein d'humour et c'est juste ici !

   Toujours à propos des fêtes de fin d'année, nous allons faire le Marché de Noël d'Heidelberg (famille nous rendant visite oblige). J'essaierai de faire un petit billet avec quelques photos. Même si ce n'est pas trop mon truc (monde, produits chers...) visiblement c'est une chose à faire. En attendant pour en savoir plus, vous pouvez faire un petit tour ici
   Et, quand même, malgré tout, je vous souhaite un très joyeux Noël !


Et pour en revenir à Noël, oui, c'est pour bientôt, car ça y est, nous sommes vendredi soir, tout le monde est en vacances, tout le monde se prépare, le temps s'est arrêté (mais pas le Monde) et les enfants ont bien compris -merci calendrier de l'Avent- que dans trois jours...Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel, avec tes jouets par milliers.

mardi 18 décembre 2012

Montessori et manque d'espace

Je crois que finalement, j'aimerais bien vivre dans une grande maison.

   J'ai toujours habité en appartement et j'ai développé une sorte de peur que l'on pourrait résumer ainsi : jamais oh grand jamais je n'habiterai dans une maison ! C'est là qu'il y a les voleurs, les méchants, les inondations, les soucis de la cave au grenier et je ne sais quoi d'autres encore. Chaque fois que j'ai dû dormir dans une maison (chez mes grands-parents étant petite, dans la famille ou la belle-famille en grandissant) je me suis toujours dit : jamais je n'habiterai dans une maison. Et autre peur dans la même veine : jamais je n'habiterai en rez-de-chaussée ! Il s'agit bien entendu de peurs infondées, mais vous le savez, les peurs sont souvent irraisonnées et irraisonnables. Et puis...
   Quand mon futur mari (car il ne l'était pas encore) m'a envoyé d'Allemagne les photos d'un appartement qu'il trouvait sympa, il a commencé sa phrase par : "Mais c'est un rez-de-chaussée..." Un gros silence et quelques roulements de tambours plus tard, j'ai dit : "Ok !" Nous avons eu l'appartement et je reviens à présent sur toutes les idées (fausses) que j'avais à propos des rez-de-chaussée et du coup des maisons (même si vous ne me ferez toujours pas habiter dans un rez-de-chaussée donnant sur une rue passante en plein centre ville). Mais au fil des semaines, je découvre tout le bonheur de ne pas avoir à monter un seul étage, sans parler du bonheur d'avoir un petit bout de jardin. Et je me dis aussi que l'on a pas mal de place, que l'appartement est assez grand, mais...pas assez grand pour le matériel Montessori !!

   On parle de la cherté de ce matériel un peu partout, mais pas vraiment de la place qu'il prend ; et pourtant, il en prend ! Il en prend d'autant plus qu'il ne faut pas l'entasser un peu partout mais plutôt lui offrir de belles présentations, de l'espace, de la clarté, choses quasi impossibles lorsque l'on vit dans du "petit". Surtout que l'on ne vit pas qu'avec du matériel Montessori ! Mais quand je vois la place que peut prendre l'escalier marron, les barres rouges et bleues, les blocs de cylindre, les perles, les cadres d'habillage, les boîtes de couleurs, toutes les autres boîtes, plus le matériel pour l'écriture et le langage, plus celui pour les mathématiques, et je ne parle même pas de celui pour la géographie et les sciences, ni des plateaux de vie pratique. J'ai l'impression que l'appartement entier pourrait être dédié au matériel ; et je dis ça alors que je suis trèèèèès loin de tout avoir ! Alors comment faire lorsque l'on s'intéresse à cette pédagogie et que l'on souhaite la mettre en pratique mais que l'on manque cruellement de place ?
   Je crois qu'à ce moment-là, il ne faut pas se formaliser des "présentations idéales" et ne surtout pas se laisser noyer par les conseils des puristes. Si vous n'avez pas la place de faire un coin langage + un coin mathématiques + un coin vie sensorielle + un coin vie pratique + un coin sciences + un coin etc. vous pouvez toujours regrouper tout ce matériel dans un "coin Montessori". Ce sera l'endroit de la maison (dans le salon par exemple) où l'enfant ira chercher son matériel, quel que soit le domaine d'apprentissage choisi. Il trouvera dans ce "coin Montessori" tout le nécessaire pour ses activités. L'important est de garder une certaine cohérence (ne mettez pas les barres rouges et bleues juste à côté des lettres rugueuses, alors que les lettres rugueuses sont à côté d'une mappemonde.) Il faut une certaine "logique" dans le rangement et les présentations, même si tout le matériel se trouve dans un espace réduit.
   A la maison par exemple, nous n'avons pas la place de consacrer une pièce aux enfants ; ils ont leur chambre, où ne se trouvent aucun matériel montessorien, juste leurs vêtements et leur jeux (éducatifs ou non). En revanche dans le salon, il nous paraissait évident qu'il fallait leur offrir un endroit rien qu'à eux ! C'est là que se trouve leur tableau (craie et feutre effaçable) leur table d'activités, le matériel pour créer (feutres, crayons, feuilles blanches, gommettes, coloriages...) l'étagère avec les pots à crayons et les formes à dessins, un coin mathématiques, un coin écriture et une bibliothèque où tout le reste DOIT trouver sa place : ce dont moi j'ai besoin (tout en haut) quelques "livres d'apprentissages" (sur les dinosaures, les enfants du monde, la zoologie, etc.) les plateaux (découpage, poinçonnage, vie pratique...) et quelques activités qui ciblent les envies du moment. Le matériel sensoriel, lui, se trouve dans un autre petit coin, juste en face, mais je n'ai pas pris de photos.

Le coin mathématiques

   
   Je sais que les barres rouges et bleues ne se présentent pas comme cela en Montessori. Mais je sais aussi que si je n'avais pas trouvé ce système, je ne pourrais pas les présenter, car je n'ai nulle part où les poser horizontalement et que je n'ai pas trouvé le temps (sans compter que je ne suis pas du tout "bricoleuse") pour confectionner un meuble de présentation verticale. Alors entre ne pas présenter ces barres à mon fils et les présenter ainsi, j'ai choisi la deuxième option, que les puristes me pardonnent (ainsi que tous ceux que cette présentation gêne). Et ma foi, ça n'a jamais empêché Cacahuète de s'en servir correctement !
 
La bibliothèque



    Sur le troisième étage en partant du bas, on trouve le nécessaire pour leur activités "créatives" ; en dessous, les plateaux de vie pratique (je n'ai pas la place d'en mettre plus que deux, donc je fais beaucoup de roulements, sauf si un plateau les passionne vraiment) ; tout en bas, je place des plateaux ou des jeux éducatifs en fonction de leurs humeurs et de leurs centres d'intérêts du moment. 

 

   Un livre que j'affectionne particulièrement (merci belle-maman !) et une boîte avec règle, ciseaux, perforatrice, gomme...


   Leur plateau de découpages et une petite coupelle pour y faire tomber les découpes. L'autre coupelle sert à travailler sur la "forme du moment" (Traîne-Bûche en fait ce qu'il veut : il peut les découper, les colorier, les ranger par taille, etc.)

 En ce moment pour les versés : les lentilles corail.

    
 Sur l'étagère du bas, un plateau de perles et deux puzzles séquentiels. Ils sont dans un panier car Traîne-bûche les y a mis un jour pour pouvoir les amener en même temps sur la table où il les fait (il n'en fait jamais qu'un seul) Du coup, il les range avec le panier et le panier reste.

   
   Une boîte de Tangram, jeu que Cacahuète aime bien faire juste avant de se coucher, en général quand je dis :  "Les garçons, ça va être l'heure d'aller au lit."

   Tout cela tient dans très peu de place et fonctionne plutôt bien. Encore une fois, je préfèrerais avoir une pièce dédiée à la pédagogie Montessori, mais ce n'est pas possible. Alors je fais avec la place que l'on a. L'important ce n'est pas la rigueur, c'est l'adaptation. Notre aménagement de l'espace (et de l'appartement) serait certainement différent si je faisais la "vraie" école à la maison, mais ce n'est pas le cas. Alors pour celles et ceux qui souhaitent mettre en pratique la pédagogie Montessori, même avec peu d'espace, c'est possible, il suffit de trouver un "coin" de la maison -de l'appartement- de le rendre facilement accessible aux enfants, agréable aussi, et d'agencer l'espace au mieux. Forcément j'envie un peu celles dont je vois sur les blogs les photos d'espaces immenses, lumineux, épurés, aux étagères basses qui n'en finissent plus, mais l'important est de toujours faire du mieux que l'on peut avec ce que l'on a, et j'ai plutôt l'impression d'avoir réussi...Ah ! j'oubliais : 

Les tapis !
 
Et pour en revenir aux grandes maisons pleines d'espaces disponibles, n'oublions surtout pas que la pédagogie Montessori, ce n'est pas que du matériel, c'est aussi un état d'esprit qu'aucun espace -petit ou grand- ne peut délimiter.

Petits moments avec les enfants

Je crois que la vie avec des enfants apportent chaque jour son lot de joie.

   Et de moments pénibles nous sommes d'accord, mais cela fait partie du jeu ! La vie n'est pas toujours rose, enfants ou non.  C'est pourquoi il faut saisir les bons moments, les vivre pleinement, et savoir se les remémorer lors des périodes un peu dures (quand nous sommes à bout de patience, quand ils semblent ne rien écouter, quand ils font toutes les "bêtises" possibles...)
   Ces moments, en voici quelques-uns, issus de nos dernières semaines :

Pâte à sel

   Pour la pâte à sel, tout comme pour le cheesecake, j'ai longtemps cherché LA recette idéale ! J'ai acheté un livre, j'en ai feuilleté beaucoup d'autres, j'ai cherché sur Internet : je voulais trouver une recette qui donne une pâte relativement "élastique" qui ne sèche pas trop vite, histoire de pouvoir facilement la travailler (sur une longue période, avec les enfants).
   Je n'arrive pas à retrouver le site où j'ai trouvé cette recette, mais pour moi c'est la pâte parfaite :
- 1 verre de sel fin
- 2 verres de farine, dont 2 cuillère à soupe de farine de sarrasin (c'est là le secret !)
- 3/4 à 1 verre d'eau
--> mélanger la farine et le sel puis ajouter de l'eau jusqu'à former une grosse boule, et pétrir. La pâte est prête !

 Quelques réalisations des enfants 
(avec ou sans moule)
(avec un peu d'aide)
Peintes par leurs soins.

Les cadeaux d'anniversaire pour leur papa
(ils ne sont pas parfaits mais nous y avons mis 
beaucoup d'efforts et d'amour !! alors soyez indulgents :-)

"Tour marron"

   Cacahuète (4 ans 1/2) n'est pas très passionné par la Tour Rose et l'Escalier Marron. Mais voyant son frère l'utiliser intensément et faire chaque fois de nouvelles créations, il a fini par avoir envie, lui-aussi, de s'en servir. Il voulait faire une "tour de géant"...

Et voici le début
(avec installation de la chaise pour la suite)

Cuisiner

   J'aime cuisiner et je crois que cela a fini par déteindre sur mes deux bonhommes. Ils m'aident presque  tous les jours aux préparations du repas, je n'ai donc pas quotidiennement mon appareil photo à portée de main pour les photographier, ça n'aurait pas beaucoup d'intérêt. Cependant, ils nous arrivent parfois de faire la "grande installation" (dans la salle à manger, toile cirée, farine partout :-) La recette finale ne doit pas forcément être "simple" mais il faut qu'elle comporte des étapes facile à réaliser par les enfants. Je sais que les miens aiment éplucher les légumes, couper (les ingrédients relativement "mous" : courgettes, banane, tofu...) et remuer ! Traîne-bûche pourrait tourner des heures sa spatule en bois dans le saladier...Et bien sûr, la pâtisserie ! 
   Faire la cuisine avec les enfants, c'est avoir beaucoup de patience et accepter qu'il y ait de la farine partout, que la forme des sablés ne soit pas parfaite, que les mains des enfants farfouillent dans le plat, qu'il n'y ait pas assez de sel...; c'est accepter de faire un plat à la manière d'un enfant qui a tout à découvrir et pas à la manière d'un chef cuistot aux gestes précis et chronométrés. Faire la cuisine avec les enfants, c'est prendre autant de plaisir qu'eux à léchouiller le chocolat dans la casserole :-)

Du pain, rien de plus simple 

 Ils ont insisté pour mettre des graines de lin...partout !

 Dégustation...

Des roulés lardons-fromages

On met du fromage sur une pâte feuilletée.

On ajoute des lardons et on roule avant
 de couper en rondelles et de faire cuire.

Des autres choses...

De la peinture avec les doigts



Des Lego

 Traîne-bûche installe une maman 
qui change un bébé.

 Cacahuète fait des robots.

De la peinture 

 Sur des supports en lettres (en bois)

Sur beaucoup de supports...

   Ce n'est là qu'un échantillon, mais chaque moment, même petit, même tout petit, même apparemment "sans importance" est un moment de partage, un moment où l'on peut observer ses enfants et voir à quel point ils sont pleins de vie, d'entrain, de ressources, d'imagination...

Et pour en revenir à la joie de vivre avec des enfants, bien évidemment, nous ne vivons pas au pays des Bisounours, et il y a et il y aura toujours des moments durs, mais, encore une fois, cela fait partie du jeu car cela fait partie de la vie -avec ou sans enfants !

dimanche 16 décembre 2012

Parents efficaces 2/2

Je crois que deux parties étaient nécessaires.

   Pour moins de 6€, il serait dommage de se priver de ce précieux outil qu'est le livre du Docteur Thomas Gordon, Parents efficaces.

Dr. Thomas Gordon

   J'ai évoqué dans le billet précédent les sept premiers chapitres et je voudrai à présent vous parler des neuf suivants.
   Le chapitre 8 n'est pas le plus intéressant. Il a pour titre : "Changer un comportement inacceptable en changeant l'environnement". Pour tous ceux qui s'intéressent, de près ou de loin, à la pédagogie Montessori, ce chapitre n'apporte vraiment rien. Il n'est pas inutile de le lire, mais j'avoue ne l'avoir que survolé tant tout cela n'est qu'évidences...

Les conflits et l'autorité

   Le chapitre 9 pose une question essentielle : en cas de conflit, qui devrait gagner ? Et le chapitre 10 n'est qu'une suite logique : le pouvoir des parents est-il une nécessité ou une justification ? J'ai l'habitude de lire ce genre de livre avec un stylo et un carnet où je note les points essentiels, les choses à ne surtout pas oublier, quelques exemples concrets...A la lecture de ces deux chapitres, j'ai vite abandonné mon carnet tant tout me semblait important ! Le chapitre sur le pouvoir des parents est une vraie remise en question de ce dit pouvoir et devrait être lu par tous les parents. Certains sont déjà d'accord, d'autres se questionneront, d'autres encore trouveront que cela n'est qu'inepties et ne se remettront jamais en question. Ce sont deux chapitres qu'il faut impérativement lire, car ils sont les fondements de la philosophie de Thomas Gordon. Même si rien ne remplace une lecture complète, voici les points essentiels : 

A propos des conflits 
  • les conflits ne sont pas forcément mauvais ; ils peuvent amener les gens à se séparer, mais aussi à se rapprocher. A détruire ou à unifier.
  • c'est la façon dont on règle le conflit qui est important ! ("Le facteur le plus important de toute relation, c'est la façon dont on règle les conflits, et non le nombre de conflits qui se produisent. Je suis maintenant convaincu que c'est là le facteur le plus important pour déterminer si une relation est saine ou malsaine, mutuellement satisfaisante ou insatisfaisante, amicale ou hostile, profonde ou superficielle, chaleureuse ou indifférente." - Thomas Gordon)
  • la relation avec un enfant n'est pas une lutte de pouvoir ; il ne doit pas y avoir un perdant et un gagnant.
A propos de l'autorité
  • les parents ont une plus grande "taille psychologique" (ce qui ne devrait pas sous-entendre "un plus grand pouvoir")
  • le système "récompense-punition", en plus d'avoir des effets déplorables, ne peut pas marcher éternellement et exige des conditions strictes (qui s'apparentent à du dressage)
  • le pouvoir des parents fait adopter à l'enfant des mécanismes d'adaptation aux effets négatifs (pour ne pas dire désastreux). Il y en a une ribambelle...en voici quelques-uns : défi, révolte, rancune, colère, agressivité, vengeance, mensonge, dissimulation des sentiments, délation, tricherie, brutalité, besoin de toujours gagner, organisation contre les parents, soumission, servilité, courtisanerie, conformisme, peur d'essayer de nouvelles choses, manque de confiance en soi, rêverie, régression...et j'en passe !  
   Tous ces mécanismes d'adaptation sont très bien expliqués (sur 10 pages) et amènent à poser un regard nouveau sur nos enfants, sur les enfants, et sur ce que devient l'humanité en générale ! A lire, à relire, et à lire encore !!

Gagnant-gagnant

   Les trois chapitres suivants (11, 12, 13) contiennent la deuxième grosse partie du livre (après l'écoute active et les "messages-je") à savoir : la méthode sans perdant.
   Puisque la relation avec notre enfant n'est pas une lutte de pouvoir, il n'y a aucune raison ni justification à ce que chaque conflit accouche d'un gagnant et d'un perdant. La méthode "sans perdant", la méthode "gagnant-gagnant" c'est : trouver une solution qui convienne aux deux parties. Après avoir exposé la méthode et les préoccupations et craintes que peuvent éprouver les parents face à cette nouvelle méthode, Thomas Gordon nous explique comment faire pour l'appliquer. Encore une fois, rien ne remplace la lecture de ce livre (ne serait-ce que pour les exemples concrets d'application), voici tout de même un petit résumé, les six étapes importantes pour parvenir à une solution sans perdant :
  1. Identifier et définir le conflit : choisir un moment où l'enfant est réceptif et à le temps afin de lui dire directement et brièvement qu'il y a un problème à résoudre. Ici l'utilisation des "messages-je" est primordiale (surtout pas de "messages-tu" !) Établir aussi clairement que vous tenez à ce que l'enfant participe à la recherche d'une solution afin que vous y trouviez tous les deux votre compte.
  2. Énumérer les solutions possibles : commencer par dire "Quelles sont les choses que nous pourrions faire ?" puis laisser l'enfant donner des suggestions. Ne pas évaluer, ni juger, ni minimiser les solutions proposées et éviter les commentaires. L'important ici c'est l'écoute active.
  3. Évaluer les solutions énumérées : dire une phrase du type "Voyons tout d'abord lesquelles de ces solutions semblent les meilleures." Si une solution ne vous convient pas, il faut le dire clairement.
  4. Choisir la solution la plus acceptable : ne pas considérer une solution comme finale et impossible à modifier (sinon on n'en accepterait aucune). S'assurer ensuite que chacun a bien compris qu'il s'engage à appliquer la décision.
  5. Établir les moyens d'appliquer la solution : qui fera quoi à quel moment, quand commencer...Au besoin faire un petit planning, une petite fiche récapitulative.
  6. Réviser et évaluer à nouveau la décision : vérifier -au bout de quelques temps- si l'enfant est toujours satisfait de la décision. Réajuster la décision si l'enfant ou vous-même la trouve trop difficile et/ou inapplicable et/ou finalement injuste pour une des parties.
   Bien évidemment, la méthode "gagnant-gagnant" n'est pas une méthode miracle, il y aura forcément des ratés et des conflits qui resteront à jamais irrésolus. Le chapitre 14 aborde ce dernier point de façon très simple : certains problèmes appartiennent aux parents (dans ce cas il y a nécessité de "régler le conflit") et certains problèmes n'appartiennent pas aux parents et n'ont aucune incidence directe sur leur vie (il n'y a donc à proprement parler aucun conflit ; le parent doit "accepter" la situation). Je ne rentre pas dans les détails mais c'est une bonne leçon de "lâcher-prise"...

  Le quinzième chapitre s'intitule "Les parents peuvent éviter les conflits en se transformant eux-mêmes". Y sont abordées nos valeurs, nos croyances, la façon dont nous concevons la parentalité (à qui appartiennent les enfants ?) mais aussi notre relation avec notre conjoint(e) et nos habitudes.
   Le seizième chapitre enfin parle des "autres parents de vos enfants", autrement dit toutes les personnes qui vont à un moment donné avoir "autorité" sur vos enfants : les grands-parents, les professeurs, les moniteurs, etc.

Pour conclure...

   Si tant de parents lisent ce livre, s'il fait partie des best-sellers des livres sur l'éducation (aux Éditions Marabout) si tant de blogueuses en parlent, c'est bien que ce livre vaut la peine. Au-delà des aspects purement "concrets" (comment utiliser l'écoute active, les messages-je, la méthode sans perdant...) ce livre offre une toute nouvelle vision de la relation parent-enfant. Il permet de découvrir une nouvelle parentalité (positive, non-violente...peu importe le nom qu'on lui donne) et une nouvelle façon d'appréhender l'enfant. C'est un livre qui restera toujours à côté de moi, dans lequel je replongerai, et surtout que je conseille (et conseillerai) à tous les parents ou futurs parents qui m'entourent. Donc à vous. 

Et pour en revenir aux deux parties, il en aura fallu deux fois plus pour rendre justice au livre !

Parents efficaces 1/2

Je crois qu'il y aura deux parties.

   Les parents qui décident d'éduquer leurs enfants "autrement" (j'ai un peu de mal avec ce mot car il sous-entend une norme qui me met à l'aise et contre laquelle justement il faut se battre) ces parents donc, qui préfèrent "accompagner" plutôt qu' "éduquer" ont dans leur bibliothèque quelques livres en commun. Quel que soit le site ou le blog qui parle de cet accompagnement, quatre, cinq livres reviennent toujours.
   Il y a l'incontournable "Au coeur des émotions de l'enfant" d'Isabelle Filliozat ou encore "Élever son enfant autrement" de Catherine Dumonteil-Kremer ; on trouve aussi les livres d'Adele Faber et Elaine Mazlish ("Parler pour que...") et "Parents efficaces" de Thomas Gordon. C'est de ce dernier que je voudrais parler ici.


   Même si le livre date un peu (les années 70) et que cela se ressent quand il parle de "l'actualité", le Docteur Thomas Gordon expose ici une méthode intemporelle qui est toujours enseignée sous forme d'ateliers de nos jours. Il est d'ailleurs intéressant d'aller faire un petit tour sur le site Internet de ces ateliers pour se faire une première idée de la méthode. Car il s'agit bien d'une méthode, que Thomas Gordon présente lui-même comme telle et qui est très bien résumée dans cette petite phrase tirée du livre : "Cette alternative, c'est la méthode 'sans perdant' pour résoudre les conflits, celle où personne ne perd." Car trop souvent dans les relations avec les autres, et ici dans nos relations avec les enfants, tous les conflits se terminent avec un perdant : parfois le parent (quand il "cède") souvent l'enfant (quand il doit "obéir" et faire ce qu'on lui dit). Le Docteur Gordon propose donc une alternative à ce rapport "gagnant-perdant", alternative qu'il appelle la Troisième Méthode.
   Le livre comporte seize chapitres, plus une annexe qui regroupe des exercices et une Liste des effets des façons typiques dont les parents répondent aux enfants où tout parent se retrouvera forcément (au moins une fois dans une catégorie) et qu'il est bon de relire régulièrement. On trouve aussi une bibliographie, mais un peu "vieillotte".

Être parent, mais pas que...

   Les deux premiers chapitres, à mon sens, servent essentiellement à déculpabiliser les parents : nous "recevons des blâmes mais peu de formation" et nous "sommes des personnes et non des dieux." Autrement dit, rien n'est plus difficile que d'être parents, d'autant plus que nous n'avons pas de mode d'emploi (si ce n'est reproduire les schémas qui ont accompagné notre enfance) et il ne faut pas oublier qu'avant d'être parent, nous étions des personnes, et que cette identité ne doit pas disparaître ; nous ne devons pas nous enfermer dans ce rôle parental, nous ne devons pas oublier que nous sommes des humains -imparfaits- avant tout !!

Les messages

   Dès le troisième chapitre, on entre dans le vif du sujet : "Comment écouter pour que vos enfants vous parlent". Pour celles et ceux qui ont commencé par lire les livres de Faber et Mazlish, les chapitres 3 à 6 n'apporteront pas grand-chose de nouveau mais restent tout de même intéressants (et indispensables) à lire.
 
   Le chapitre 7 présente le fameux "Message-Je". Résumé très, très simplement, cela donne : préférez dire "Je" plutôt que "Tu". Exemple (tiré du livre) : un enfant frappe son parent.
  • message-je : "Aie ! Ça me fait vraiment mal ! Je n'aime pas qu'on me donne des coups de pieds."
  • message-tu : "C'est très méchant de ta part. Ne frappe plus jamais personne de cette façon."
   Je cite : "Le premier message dit simplement à l'enfant de quelle façon son coup de pied vous a affecté, un fait qu'il peut difficilement refuser. Le second dit à l'enfant qu'il a été "méchant" et l'avertit de ne plus le faire, deux affirmations qu'il peut sûrement discuter et auxquelles il résistera probablement avec vigueur."
   L'utilisation des "messages-je" est peut-être ce que je trouve le plus difficile ; cela demande beaucoup de patience (car il est toujours plus simple d'accuser, de blâmer, que d'expliquer ce que l'on ressent) de la constance, et surtout de la vigilance. De la vigilance car c'est affolant de voir à quel point on utilise les mauvais messages. En voici la liste...et si un parent ne se retrouve dans absolument aucune des réponses que l'on donne la plupart du temps à nos enfants, qu'il me contacte car je veux son secret :-)
  1. Donner des ordres, diriger, commander (ex : Va te chercher un jeu ! Va dans ta chambre ! Nettoie-ça tout de suite !)
  2. Avertir, mettre en garde, menacer (ex : Si tu n'arrêtes pas je vais te punir. Si tu recommences, tu n'y touches plus.)
  3. Moraliser, prêcher, faire la leçon (ex : Tu ne devrais pas jouer quand maman est occupée. Tu dois toujours respecter tes professeurs.)
  4. Conseiller, donner des solutions (ex : Pourquoi ne vas-tu pas jouer dehors ? Pourrais-tu remettre les choses à leur place ?)
  5. Juger, critiquer, blâmer (ex : Tu devrais pourtant le savoir ! Tu es insupportable.)
  6. Ridiculiser, faire honte (ex : Tu n'es qu'un enfant gâté. Tu devrais avoir honte !)
  7. Interpréter, psychanalyser (ex : Tu cherches seulement à attirer l'attention. Tu fais tout pour m'exaspérer et voir jusqu'à quel point tu peux me pousser à bout.)
  8. Argumenter, persuader par la logique (ex : Ce n'est pas poli d'interrompre quelqu'un. Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse.)
   Alors...vous comprenez pourquoi je vous parlais de "vigilance". Ce sont effectivement ces réponses (messages) que nous avons tendance à donner à nos enfants, en ne pensant pas à mal d'ailleurs (surtout lorsqu'il s'agit de conseils ou d'arguments). Pourtant ces messages ne sont pas efficaces (pour plus de détails, se reporter à la fameuse Liste des effets des façons typiques dont les parents répondent aux enfants à la fin du livre). Il faut donc faire un vrai travail sur soi pour se défaire de ces automatismes et apprendre à utiliser les "messages-je". Pour cela le livre est vraiment formidable et regorge d'exemples concrets. Je n'ai donné ici qu'un petit aperçu de l'utilisation et surtout de l'efficacité de ces "messages-je". 
   Une fois que l'on a pris l'habitude de les utiliser il est inconcevable de revenir aux anciennes réponses. Et si par malheur elles nous échappent, ne pas oublier de relire les premiers chapitres : nous ne pouvons pas être parfaits, tout le temps, en toute circonstance ! 

Et pour en revenir aux deux parties de ce billet, la première est terminée.

jeudi 13 décembre 2012

Fin d'après-midi

Je crois qu'hier était une journée bien remplie !

   Hier, comme je l'ai dit dans le billet précédent, Cacahuète était en pleine demande de stimulation, à vouloir faire des activités sans plus s'arrêter, quitte à ne rester qu'un petit quart d'heure dessus et à passer à autre chose, mais toujours avec beaucoup d'intensité.
   Après ses activités de vie pratique utilisant l'eau, il a voulu "bricoler". Nous avons donc démonté un hélicoptère et construit un "voilier" (c'est l'intitulé de la construction tel qu'il apparaît sur le dessin) avec leurs outils et le matériel de construction.

 Démontage

Montage

   Traîne-bûche faisait sa sieste (ils ne sont pas allés à la Kindergarten hier) et quand il s'est réveillé, après leur goûter et un petit dessin animé, ils ont continué sur leur lancée...A mon grand étonnement, Cacahuète a voulu travailler le "a". Il a pris son "a" en lettre rugueuse puis l'a repassé plusieurs fois avec son doigt. Ensuite, il a cherché le "a" parmi des petites étiquettes représentant (en cursive) toutes les lettres de l'alphabet, puis, une fois trouvé, l'a posé à côté de sa lettre rugueuse. Il a fini par écrire des "a" : il s'entraîne beaucoup sur le "a" car il a une fâcheuse tendance à le faire "à l'envers" (il fait un rond dans le mauvais sens puis rajoute une petite queue). Il sait pourtant que ce n'est pas comme ça que l'on fait un "a" mais s'il ne prend pas le temps de réfléchir quelques secondes pour commencer dans le bon sens, il part immanquablement du mauvais côté. Il a beaucoup aimé changer de couleur à chaque ligne.


   Traîne-bûche quant à lui a préféré faire du découpage. Mais attention, par avec n'importe quels ciseaux...avec des ciseaux de circonstances !


   Je sais, ils sont sales, un peu vieillots et abimés, mais c'est bien normal, ils ont au moins vingt ans vu qu'ils m'appartenaient :-) Dans la coupelle, on ne voit qu'une petite moitié de ce qu'à découpé Traîne-bûche. Ensuite il a pris une feuille de découpage mais pour y faire des tampons : 


   C'est un petit tampon que son grand-frère a eu dans un œuf Kinder et que Traîne-bûche adore l'utiliser. Il a de lui-même eu cette idée de faire une marque dans chaque case et il doit en être fier car j'ai à peine le droit de toucher la feuille :-)
   Ils ont ensuite fait quelques coloriages, puis nous avons eu un petit moment lecture sur le canapé. Deux livres que nous avions un peu délaissés mais sur lesquels nous avons aimé revenir : 





   Ces deux livres sont très fournis, j'en parlerai donc plus longuement dans un autre billet, car ils méritent le détour.

Et pour en revenir à hier, je le confirme, c'était une journée bien remplie !

mercredi 12 décembre 2012

Vie pratique - De l'eau

Je crois que ma Cacahuète manque de stimulation.

   Je ne rentrerai pas dans les débats qui agitent la France en ce qui concerne l’Éducation Nationale, ni dans les "pour" et les "contre" de l'IEF (instruction en famille). D'abord parce que les débats sont souvent stériles, les deux parties adverses campant éternellement sur leurs positions, ensuite car nous habitons à présent en Allemagne, et le système scolaire n'est pas du tout le même qu'en France.
   En effet ici, il n'y a pas à proprement parlé de "maternelle". Avant les trois ans de l'enfant, il existe peu de structures d'accueil. De trois à six ans, l'enfant est accueilli en Kindergarten (littéralement "jardin d'enfants"). Chaque enfant est censé avoir une place dans une structure publique, mais le manque de places pousse les parents vers le privé. Toutes les Kindergarten ne se valent pas. Certaines vont orienter leur programme sur les sorties, d'autres sur les loisirs créatifs, d'autres encore vont commencer l'apprentissage de l'écriture ou de l'anglais. Il n'y a pas de "programme commun", à part les basiques que l'on retrouve aussi en France : apprendre à vivre en communauté, savoir se laver les dents et les mains, etc. 

   Cacahuète et Traîne-bûche sont en Kindergarten. Ils auraient pu ne pas y aller car je suis à la maison, mais nous avons pris cette décision pour les immerger au plus tôt dans la langue allemande. Et nous ne regrettons pas ce choix, surtout lorsque l'on entend déjà Cacahuète parler allemand (beaucoup de mots et quelques phrases) et Traîne-bûche s'y mettre doucement. Ils se sont très vite fais à la vie en communauté au milieu d'enfants et d'adultes qui ne parlent pas français et y vont chaque jour avec plaisir. Et avec d'autant plus de plaisir que leur principale activité là-bas est de jouer !
   Mais un enfant a aussi besoin d'apprendre, et pas seulement en jouant, surtout quand il avance en âge. Cacahuète, quatre ans et demi, m'a demandé plusieurs fois au retour de la Kindergarten : "Maman, on fait un petit travail ?" Je crois que jouer l'amuse mais ne faire que ça finit par l'ennuyer. Il n'est pas assez "stimulé". Voilà pourquoi, si et seulement si il me le demande, nous passons une partie de l'après-midi à faire des activités, principalement Montessori. Et comme Traîne-bûche veut tout faire comme son frère, il choisit aussi ses activités. 

   Ces derniers temps nous passions beaucoup de temps à "compter". Mais aujourd'hui Cacahuète n'avait pas trop envie de faire des mathématiques. Je lui ai proposé les lettres rugueuses...il n'a pas voulu. Il m'a dit : "Je regarde et je choisis." Il a donc regardé mais n'arrivait pas à se décider. Il a ajouté : "Une activité avec les pichets !" Et je me suis dit qu'effectivement, cela faisait très, très longtemps qu'il n'avait pas fait d'activités de vie pratique. Il s'est bien rattrapé...

Verser de l'eau jusqu'au "trait"


 

   Ici la démarcation est assez claire sur les verres, mais si ce n'est pas le cas sur vos verres, on peut utiliser du ruban adhésif coloré ou un trait de feutre (résistant à l'eau). Par la suite, la démarcation peut varier et ne pas être à la même hauteur sur chaque verre. L'auto-correction est visuelle : l'eau doit "s'arrêter au trait" (faire attention de mettre juste la quantité d'eau suffisante dans le pichet, ainsi quand l'enfant a fini, il ne doit plus rester d'eau dans celui-ci). Prévoir aussi une petite éponge au cas où l'enfant renverse un peu d'eau.

Transvaser de l'eau à l'aide d'une éponge



   Rien de plus simple (et de plus amusant) que cette activité de vie pratique.  Il suffit de mettre de l'eau dans un bol (pas trop) et l'enfant la transvase à l'aide d'une éponge. Pour les plus petits voir l'eau "disparaître" dans l'éponge puis "ressortir" quand ils la pressent est une merveille en soi ! Les plus grands finissent parfois par poser des questions. J'ai donc eu droit à : "Maman, comment l'eau elle rentre dans les trous de l'éponge ?" ou encore à : "Pourquoi l'eau sort quand j'appuie ?" La prochaine fois donc, je réviserai mes leçons sur l'absorption des éponges :-)

Se servir d'un entonnoir



   Cacahuète a fini par l'utilisation d'un entonnoir. Pour la petite anecdote, à chaque fois que je lui passe ou que je me sers de cet entonnoir, il me dit : "Mais ce n'est pas un entonnoir, c'est un ento rouge." (avant il le disait sérieusement, maintenant parce qu'il sait que ça me fait rire).
   Cette activité est très simple aussi à mettre en œuvre. Il suffit d'avoir un pichet, un entonnoir et une bouteille ; ne reste plus qu'à transvaser. Et toujours prévoir une petite éponge !

   Voilà les activités de vie pratique qui ont occupé Cacahuète un bon moment, pendant que Traîne-bûche faisait une petite sieste. Il y a mis beaucoup d'entrain et ma première impression se confirme : il a besoin d'être plus stimulé qu'il ne l'est à la Kindergarten. C'est ce que nous essayons de faire, à sa demande ou selon mes propositions (qu'il accepte ou non). 

Et pour en revenir à la stimulation de Cacahuète, Traîne-bûche en manque aussi parfois, mais comme pour son frère, nous tâchons d'y remédier à la maison...

mardi 11 décembre 2012

Devine ce que je dessine

Je crois que je suis nulle en dessin.

   Voilà plusieurs jours que nous n'avions pas joué tous ensemble, tous les trois (papa étant au travail). Cela me manquait car j'aime ces moments de rire et de partage. Moments où Cacahuète et Traîne-bûche apprennent à jouer ensemble à autre chose qu'à la bagarre. Ils ont bien leurs instants de calme où ils sortent Playmobil ou Lego, chevaliers ou déguisements, et où l'entente est au rendez-vous, mais ceux-ci ne sont régis par aucune "règle" (et c'est tant mieux). Mais je trouve aussi intéressant de "jouer ensemble" à des jeux qui comportent des règles, celles que l'on retrouve tout au long de sa vie : savoir patienter, attendre son tour, apprendre à perdre...Il existe une multitude de jeux de sociétés, avec du vraiment bon et du très mauvais, mais ce n'est pas mon but d'en parler ici (pour l'instant). Il existe aussi des jeux dit "coopératifs", très intéressants, qui méritent un billet spécifique, qui viendra un peu plus tard.
   Je disais donc qu'un moment "jouer tous les trois ensemble" me manquait. A eux aussi visiblement car je n'ai pas eu à insister pour qu'ils viennent. Je me suis mise devant le tableau noir et j'ai dit : "Eh les garçons, vous voulez jouer à Devine ce que je dessine ? " Sans trop savoir de quoi il s'agissait, ils ont accouru ! Nous avons installé un tapis en face du tableau, pour s'assoir quand un de nous trois dessine, et nous avons commencé.

   Après avoir exposé les règles (Pictionary simplifié) je fus la première à dessiner. Vu mon niveau (CM2 pas doué et encore !) je l'avoue sans honte aucune, j'ai choisi la facilité : une maison (un carré + une porte + deux fenêtres + un toit + une cheminée) Cacahuète cria "une maison !!!" et ce fut son tour. Il dessina un soleil : Traîne-bûche fut très fier de dire "soyel" Ce fut son tour et il dessina...un soleil :-)  Il est en ce moment dans une grande période d'apprentissage par imitation du grand-frère (il fait les mêmes dessins, répète les mêmes mots, joue aux mêmes jeux, veut manger la même chose) et boit les paroles de Traîne-bûche quand ce dernier décide de lui apprendre des choses (la dernière fois il lui a longuement expliqué que "la Terre est ronde"). 
   Nous avons fait plusieurs dessins relativement faciles à trouver et ils ont bien rigolé. Puis ce fut une fois de plus au tour de Cacahuète, qui décida de se lancer dans un dessin qui lui prit pas mal de temps...Traîne-bûche commençait à s'impatienter et moi à me demander ce qu'il pouvait bien faire. Il cassait un peu le rythme mais il était tellement absorbé par sa création que ça aurait été un sacrilège de lui demander de faire un peu plus court. Voilà le résultat : 


   Alors, une idée ? On reconnait les mains (avec une multitude de doigts) et une tête mais j'aurais eu du mal à trouver si je ne connaissais pas ces passions du moment :-) Vous comprenez aussi pourquoi le dessin lui a pris du temps : tous ces traits de couleur ne se font pas en deux minutes. Une fois fini, il était fier et a posé avec grande joie à côté de son œuvre. Alors...vous avez trouvé ? C'est...
Une momie !!
   En ce moment son papa lui raconte beaucoup d'histoires de vampires et de momies (ça sert aussi à ça les papas :-) et Cacahuète, en plus de s'amuser à "jouer à être une momie" se met maintenant à les dessiner. Le résultat est plutôt pas mal non ? Il a saisi le concept des bandelettes (car papa donne aussi des explications techniques et historiques :-))))
   Traîne-bûche ayant longuement attendu la fin du dessin et s'impatientant de plus en plus, je lui ai soufflé la réponse à l'oreille, discrètement, car "normalement" on ne triche pas et Cacahuète ne devait pas le voir (dois-je avoir honte...?!?!) Traîne-bûche a donc crié "momite" et il fallait voir le visage de Cacahuète s'illuminer !! Son frère, le sien, celui qu'il aime et déteste tant, venait de trouver son chef-d’œuvre ! Ils eurent un vrai moment de complicité (rien que pour ce moment ça valait la peine de "tricher" un peu d'ailleurs) puis Cacahuète effaça son dessin et donna la craie à Traîne-bûche.
   Et ce dernier, pour la millième fois, nous fit un...soleil ! Il n'a rien fait d'autre : venant d'apprendre à les dessiner (en recopiant le soleil de son frère) il lui fallait s'entraîner. Cacahuète était éclaté de rire de voir son petit-frère faire encore un soleil et moi je trouvais ça mignon. Pour rire, j'ai dit : "Cette fois une chose nouvelle." Et là, grand moment, Traîne-bûche nous dit "d'accord", s'empare d'une deuxième craie et fait...un deuxième soleil dans son premier soleil ! Les voilà :


   Remarquez l'usage des deux mains pour aller plus vite ! Quand il eut fini, il se retourna et nous regarda, attendant qu'on devine. Je tente : "Une araignée ?" J'ai droit à "Eu trompe maman, pas aégnée" Je retente : "Un ballon ?" Et là Cacahuète ne laisse pas Traîne-bûche répondre et dit : "Mais non, c'est deux soleils !" Alors l'artiste efface en deux temps trois mouvements et passe la craie à son grand-frère.
  Nous avons continué quelques temps, puis ils se sont lassés. Ce fut vraiment un bon moment, de création, de partage, de complicité et de rigolade ! Ce n'est pas toujours évident de savoir "être ensemble" mais pour cette fois, nous avons réussi !

Et pour en revenir à mon niveau de dessin, tout le monde ne peut pas être doué en tout...

Apprendre l'allemand gratuitement

Je crois que je vais enfin balbutier en allemand.

   Lorsque l'on s'installe dans un pays, et surtout si l'on s'y installe pour plusieurs années, l'apprentissage de la langue devient vite une nécessité ! D'abord pour comprendre les documents qui croisent notre route (l'administratif, les papiers scolaires, les magazines d'informations...) pour se débrouiller au quotidien (faire ses courses, aller à la pharmacie...) enfin pour communiquer avec les autres.
   Il est effectivement dommage, à mon sens, de ne pas profiter de sa présence dans un pays non-francophone pour apprendre une nouvelle langue. Et apprendre une langue, c'est aussi s'intéresser à une culture ; sans parler de tous les nouveaux horizons que cela ouvre (nouvelles lectures, nouveaux films, nouveaux sites Internet...)
   En Allemagne, et à Heidelberg en ce qui nous concerne, se débrouiller en anglais est un plus mais limite quand même les interactions. Contrairement au mythe très répandu "les allemands sont tous bilingues", certaines personnes ne parlent pas anglais, ou très peu. Il devient donc vite nécessaire d'apprendre l'allemand, ne serait-ce que pour discuter avec les autres mamans à la sortie de la Kindergarten ou demander son chemin.
   J'avais déjà évoqué l'apprentissage de l'allemand (ici) avec la méthode Assimil et je parlerai bientôt de la méthode Pimsleur, mais je voulais aborder dans ce billet les méthodes gratuites. 


Internet
   Internet est bien évidemment un outil formidable pour apprendre l'allemand. En plus des sites spécialisés dans l'apprentissage des langues, vous pouvez aussi (à l'infini vu le nombre de sites Internet existants) surfer sur des sites allemands : cela vous donne une idée de la structure des phrases, et -presque à votre insu- vous permet de vous familiariser avec certains mots. Commencez par des sites d'informations (par exemple sueddeutsche.de ou welt.de, mais il y en a tant d'autres) et surtout par des sites traitant de sujets qui vous intéressent ou vous sont familiers.
  Parmi les sites d'apprentissages de langues, voilà celui qui pour moi est le plus intéressant : allemandfacile.com. Vous y trouverez des cours de bases et des cours plus pointus (grammaire, conjugaison, vocabulaire...) un forum et des outils pratiques (conjugaison, prononciation, traduction...). Les deux plus : un test de niveau et surtout un guide de travail qui vous permettra d'avancer pas à pas dans un ordre plutôt "logique" et de garder une trace de vos progrès (par le biais de quatre couleurs). Un autre site plutôt pas mal : loecsen.com, qui propose de nombreux mots et expressions (rangés par catégories) et surtout les prononciations !! (appréciées quand on a personne pour nous corriger). 
   Et bien sûr les dictionnaires en ligne !

Lectures
   Ici je ne parle pas de grande littérature...! Il faut commencer doucement, sinon le découragement arrive à grands pas. Commencez par les livres pour enfants et un peu plus tard par les livres bilingues. Mais pour rester dans le "purement gratuit", vous pouvez simplement lire et traduire les journaux (que vous recevez dans votre boîte aux lettres ou les gratuits que l'on trouve un peu partout) et les prospectus.
   Et quand votre niveau vous le permettra, n'oubliez pas les bibliothèques !

Audio - vidéo
   Je ne pourrai pas m'étendre sur la partie "audio" car je regarde très peu la télé. Mais l'idée est simple : regardez les chaînes allemandes, ou quand cela est possible, regardez vos films préférés en allemand.
   En ce qui concerne la partie "audio" je ne peux que vous conseiller la radio. En écoute active ou en bruit de fond, elle permet de vous familiariser avec la langue allemande. Vous apprendrez de nouveaux mots et surtout leur prononciation. Et quelle joie (mêlée de fierté) de saisir les mots que vous venez d'apprendre !!! :-)
   Voici une petite liste de radio allemandes en ligne : listenlive.eu. Il va de soi qu'il faut privilégier les radios d'information ou de culture, plutôt que les radios musicales.

Echanger
   Trouver un correspondant pour apprendre une langue...banal mais efficace ! Le plus dur est de trouver un correspondant qui vous...corresponde ! Il faut un minimum d'affinités pour que l'échange perdure et soit intéressant. Un site très connu pour trouver un correspondant : polyglotclub.com. Vous pouvez aussi en chercher un/une sur le site Internet précédemment cité allemandfacile.com.
   Parler en allemand, c'est aussi dire des banalités au quotidien. Échanger quelques mots avec les commerçants, parler pour ne rien dire avec les voisins, ou poser des questions même si vous connaissez déjà les réponses (par exemple, en VF : "où sont les céréales ?" dans votre supermarché). Cela paraît bête mais c'est un bon moyen de pratiquer une langue ! (surtout lorsque l'on n'a pas forcément l'occasion de parler allemand au cours de la journée : dans mon cas car je suis à la maison, ou par exemple lorsque l'on travaille dans une boîte où les gens parlent anglais)



   Ce ne sont là que des pistes, toutes gratuites, et si vous en avez d'autres, n'hésitez pas à les faire partager ! Et bien sûr, en allemand comme pour toute autre langue, n'oubliez pas que la clé, c'est la constance. Mieux vaut en faire de dix minutes à une heure par jour que quatre heures d'un coup et plus rien pendant deux semaines...Autre chose à laquelle vous devez vous attendre : on va vous parler allemand ! Pour peu que vous sortiez une ou deux phrases en allemand (même des banalités) on vous répondra aussitôt comme si vous étiez bilingue...et c'est là que l'on sort les éternelles phrases du début : "Ich spreche nur ein bisschen Deutsch." ou "Können Sie bitte langsamer zu wiederholen ?" (et sans traduction s'il vous plait...! :-)

   Et pour en revenir à "mon" allemand, j'ai encore du mal à le parler, mais je commence doucement à le comprendre...Et ça, c'est une grande avancée !!

lundi 3 décembre 2012

Weed-end enneigé

Je crois que j'aime la neige.

   Nous sommes beaucoup à préférer l'été, mais nous sommes aussi beaucoup à trouver du charme à l'hiver, surtout quand la neige est là. Dimanche matin, à Heidelberg, nous nous sommes levés avec la neige : elle était tombée toute la nuit et tombait encore. Avant même les petits-déjeuners, j'ai eu droit aux "On va jouer dans la neige ? On peut aller dehors ? Allez maman ! On va dehors dans la neige ? " Ils étaient tout excités ! Nous avons pris les petits-déjeuners (qu'ils ont vite avalé) puis nous nous sommes préparés : sous pantalons, pantalons, grosses chaussettes, sous pulls, hauts manches longues, gilets, manteaux, bottes fourrées, moufles, écharpes, bonnets et bonne humeur !
   Dehors il faisait froid, même très froid (il n'était que 9h) et la neige n'avait pas encore été foulée. Nous l'avons donc étrennée. Les garçons ont sauté dedans, fait des dessins avec des bâtons, puis nous sommes passés à la bataille de boules de neige ! Les deux s'amusaient bien à en lancer sur la tête de maman dès que je me penchais pour ramasser de la neige. Puis, sans aucune originalité, nous avons décidé de faire un bonhomme de neige.


   Traîne-bûche eut grand plaisir à lui mettre son nez et ses bras. Cacahuète le trouva "super beau" (on a vu mieux, mais c'était un de leur premier bonhomme).
   Puis le froid nous gagnait, alors nous sommes rentrés. Nous avons commencé une petite activité créative sur le Père Noël que nous avons fini dans l'après-midi, une fois la peinture sèche.

A gauche celui de Traîne-bûche, à droite celui de Cacahuète.

   Je vous l'accorde, celui de Cacahuète ressemble à Saint Nicolas. 
Nous avons peint un rouleau de papier toilette en rouge, puis nous avons colorié un visage de père Noël (gabarit ici) que nous avons ensuite collé sur le rouleau. A l'aide de colle liquide et d'un pinceau, ils ont collé du coton pour faire la barbe (ils n'ont jamais voulu que je fasse une bouche). Enfin, nous avons pris de la feutrine et des chenilles pour faire les chapeaux. C'est une réalisation toute simple mais qui a le mérite d'être relativement rapide et de plaire aux enfants. Ils sont tout content de pouvoir jouer avec les "têtes de Père Noël". 
   Le reste de la journée a été plutôt calme. Les enfants ont beaucoup joué avec leur papa. Et voici, pour finir, leur joli "pyramide-château fort-forteresse-grotte" (comme ils l'ont appelé) :


Et pour en revenir à la neige, elle nous fait encore honneur aujourd'hui !