vendredi 13 juillet 2012

Jaloux pas jaloux

Je crois que la jalousie entre frères et sœurs, frères et frères, sœurs et sœurs est éternelle.

   Ces derniers jours, mes deux petits monstres (2 ans 1/2 et 4 ans) passent leur temps à se disputer ! L'un a ça l'autre le veut. L'autre a ci l'un le veut. Et vice-versa. Autant il y a quelques semaines, le grand passait son temps à dire qu'ils étaient des "frères-copains", autant en ce moment c'est particulièrement invivable. Il faut dire que Traîne-Bûche fait tout son possible pour traîner dans les pattes du grand-frère et ne lui laisse aucun répit. Quant à la Cacahuète, il aime beaucoup jouer au petit chef et perd trèèèèèèès vite patience. Nous avons donc deux enfants qui jouent tranquillement chacun dans leur coin, puis tout à coup, le petit qui vient embêter le grand, alors le grand qui bondit sur le petit, et là nous avons une bagarre de "petits mecs" ! Parfois je les laisse (quand ce n'est pas trop violent) parfois j'interviens. Sans jugement et sans morale, j'essaie de leur expliquer comment essayer de vivre à deux, car ils seront deux à partager la maison pendant encore pas mal de temps. Tout finit par rentrer dans l'ordre. Mais le lendemain rebelote ! Encore une fois : patience, patience...le maître-mot avec les enfants.

   Et puis voilà qu'il y a deux, trois jours, le grand commence à me dire "je suis jaloux...". Jaloux quand je lis une histoire à Traîne-Bûche et pas à lui ; jaloux quand j'ai Traîne-Bûche sur les genoux et pas lui ; jaloux quand je parle trop à Traîne-Bûche pendant le repas et pas assez à lui...Ce n'est pas forcément facile à gérer car j'ai l'impression de donner autant à l'un qu'à l'autre ; certes, de façon différente (car ils sont différents) mais de façon équitable. Nous en parlons, il me pose des questions, je réponds comme je peux, mais ce sentiment de jalousie reste.
Comme vous le savez, les livres sont très importants chez nous. J'en ai donc cherché un destiné aux enfants qui parlait de jalousie. Qui parle de jalousie en générale, pas seulement entre personnes d'une même fratrie, comme c'est souvent le cas quand il s'agit de jalousie dans la littérature enfantine.  Mon choix s'est porté sur "Jaloux pas jaloux" du Docteur Catherine Dolto.


Je ne suis pas forcément grande fan des dessins, mais ils ne semblent pas avoir gênés Cacahuète. Nous nous sommes installés sur le canapé et nous avons lu. Tout silence pour certaines pages, plein de questions pour d'autres. Il s'est reconnu dans certaines pages (il hochait de la tête) : "Être jaloux, c'est avoir envie d'avoir des choses qui appartiennent à quelqu'un d'autre [...] parfois on aimerait simplement lui enlever ce qu'il a.", "On peut être jaloux des petits frères et sœurs...", ou encore cette dernière page qui l'a rendu tout penaud :


Deux pages cepandant m'ont un peu gênée, trop freudiennes à mon goût :



Je n'ai pas encore lu le "Crépuscule d'une idole" de Michel Onfray, mais je ne suis déjà pas en accord avec toutes les thèses et théories de Freud. Je pense que le complexe d'Oedipe existe (passant inaperçu chez certains, très marqué chez d'autres) mais j'ai du mal avec cette façon de l'exposer. Lorsque j'ai lu ces pages à mon fils, j'ai vraiment, vraiment, eu l'impression de lui mettre une idée dans la tête, une chose à laquelle il n'avait jamais pensée (consciemment en tout cas). Je lis donc ces pages, mais sans m'y attarder.

Je ne sais pas ce que vous en pensez...?

Dans l'ensemble donc, un livre plutôt utile pour parler de jalousie ; je dis bien "pour parler" car le lire sans faire parler l'enfant (s'il est en demande) ou sans approfondir un peu (s'il n'a pas envie de parler) me semble un peu insuffisant.
Je termine sur une page qui nous a bien plu :


J'ai bien aimé ce côté positif et constructeur de la jalousie, car le reste des pages est un peu "dur et triste". Cacahuète était tout fier de savoir que son petit frère l'imite sur tout car au fond il est un peu jaloux !

Et pour en revenir à la jalousie entre frères et sœurs, frères et frères, sœurs et sœurs, quand je vois les fratries autour de moi (y compris les adultes) même si cela s'atténue ou prend d'autres formes, je le confirme : elle est éternelle.

1 commentaire:

  1. Effectivement, quelques pages sont peu être un peu trop "poussées" pour les enfants en bas-âge ! En revanche, votre enfant a l'air tout de même très dégourdi, car il parvient à comprendre certaines phrases du livre (quand il a l'air tout penaud) qui ne sont pas forcément simples à comprendre pour cet âge-là !

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